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Fin de la décharge d'enseignement : non à une économie de court terme qui insulte l'avenir de nos enfants !


La Ville doit reprendre les versements compensatoires et envisager des économies alternatives. Ici l'école élémentaire du 12 rue de la Bienfaisance.
La Ville doit reprendre les versements compensatoires et envisager des économies alternatives (ici l'école élémentaire du 12 rue de la Bienfaisance).

C'est l'une des (nombreuses) victimes collatérales de la fuite en avant budgétaire de la Mairie de Paris : depuis 2019, la Ville ne verse plus à l'Etat les compensations financières qui permettaient, depuis 1982, de remplacer 95% des directeurs d'école à Paris pour les décharger d'enseignement et leur permettre ainsi de se concentrer sur leurs responsabilités administratives et managériales, et donc sur la qualité de la gestion, du fonctionnement et de l'enseignement des établissements scolaires.


Une exception parisienne menacée

La décharge d'enseignement des directeurs d'école à Paris est une exception en France résultant d'une convention de 1982 passée entre la Ville de Paris et le ministère de l'Education nationale. Mais elle est aujourd'hui menacée, depuis que la Ville a cessé de la financer, dans la mesure où la propre situation budgétaire de l'Etat ne lui permet plus de supporter seul, dans la durée, la charge financière de ce régime d'exception.

Sans réaction, le système de décharge actuel pourrait donc rapidement prendre fin. Le cas échéant, le taux de directeurs déchargés d'enseignement serait réduit à la portion congrue, en passant de 95% à 17%. La majorité des directeurs d'école verraient alors leur charge de travail administratif et managérial alourdie par les heures d'enseignement, dégradant ipso facto la gestion de leur établissement, faute de pouvoir y consacrer un temps suffisant.


La Ville doit reprendre les versements compensatoires

Ce serait l'amorce d'un cercle vicieux. La fin de la décharge d'enseignement des directeurs d'écoles mettrait en péril la bonne gestion et le bon fonctionnement des établissements scolaires au plus mauvais moment puisque les fermetures de classes et les suppressions de postes (110 postes en 2025, soit 25% de l'effort national) entraînent déjà pour eux une surcharge de travail administratif et alors que les familles parisiennes fuient la capitale (- 17 000 élèves depuis 2014, - 10 000 prévus d'ici 2030) tant le cadre et la qualité de vie s'y sont dégradés. In fine, les Parisiens qui restent dans la capitale seraient un peu plus pénalisés.

Avec le groupe Changer Paris, je dénonce fermement cette politique court-termiste qui insulte l'avenir de nos enfants ! Elle menace l’organisation même de nos écoles en faisant des économies sur l'essentiel (les investissements dans les écoles ont déjà baissé de 50% depuis 2014...) sans avoir le courage de la moindre coupe claire sur les dépenses de fonctionnement et d'investissement secondaires. C'est pourquoi nous demandons depuis 2024 que la Ville reprenne les versements compensatoires à l’État et qu’elle garantisse le maintien de la décharge d’enseignement. Grâce à un courrier de la présidente de notre groupe, Rachida DATI, la Ville de Paris devrait enfin reprendre les discussions avec le ministère de l’Éducation nationale.


Les options d'économies alternatives ne manquent pas

Afin de maintenir l'exception parisienne de la décharge d'enseignement pour les directeurs d'école, les options d'économies alternatives ne manquent pourtant pas. Pour réduire la dette, sans impôts supplémentaires ni baisse de la qualité des services publics, il faut mettre un terme au gaspillage. Face à la dégradation accélérée des finances de la Ville de Paris, il incombe aux élus responsables de diminuer les dépenses de fonctionnement et d'investissement. Dans cette perspective, il faut dans les meilleurs délais réduire le train de vie de l'Hôtel de Ville, maîtriser les dépenses de personnel et n'investir que pour le bénéfice direct des Parisiens. L'efficacité de chaque politique publique doit aussi faire l'objet d'une évaluation au regard du service rendu aux usagers. Dans son contre-budget 2025, le groupe Changer Paris a proposé un socle d’économies budgétaires de plus de 300 millions d’euros par an afin de sortir de l'impasse de la dette sans augmenter les impôts et en préservant la qualité des services publics municipaux.

Un 1er gisement d'économies réside dans l'arrêt de la politique de préemption d'immeubles pour la production de logements sociaux. Un 2e gisement d'économies réside dans la mise en œuvre effective des 35 heures de travail hebdomadaire réglementaires pour les agents municipaux, ce qui permettrait de réaliser environ 65 millions d'euros d'économie. Aujourd'hui, 75% des agents n'atteindraient pas les 35 heures. La lutte contre l'absentéisme et le non-remplacement d'un départ sur trois des fonctionnaires doivent évidemment aller de pair. Un 3e gisement d'économies réside enfin dans la baisse et l'encadrement des subventions aux associations, lesquelles dépassent les 200 millions d'euros par an.

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