top of page
Rechercher

Conseil du 8e arrondissement du 20 juin 2022 : je vous rends compte

Nous avons tenu lundi 20 juin 2022 notre 16e Conseil d’arrondissement de la mandature 2020-2026. A l'ordre du jour : gestion de la demande de logement social, présence d’usagers de drogue dans le métro, amélioration de l’environnement sonore, sauvegarde de la place de la Concorde, révision du plan de circulation dans le quartier Saint-Augustin, saisons des “terrasses estivales”… Vous trouverez ici l’ordre du jour de la séance , ici son compte rendu intégral et ci-dessous un compte rendu synthétique des enjeux et de mes principales interventions.


 

Avertissement préalable

La maire du 8e arrondissement et les élus de sa majorité auront finalement voté - telles quelles - toutes les délibérations de l'Hôtel de Ville inscrites à l'ordre du jour de notre séance, sans la moindre réserve, sans le moindre amendement, pour ainsi dire "le petit doigt sur la couture du pantalon"... Bref, la majorité du 8e arrondissement est aussi disciplinée qu'une mairie d'arrondissement socialiste !


En revanche, tous les vœux que j'ai déposés et défendus auront été retoqués, sans véritable motif sérieux, uniquement parce qu'en provenance de l'opposition, alors même qu'ils traitaient de sujets d'intérêt local avéré, pour lesquels j'avais souvent été interpellée par les habitants.


Décidément, l'opposition municipale inutile nuit dangereusement à l'opposition pourtant nécessaire. CQFD.


 

Logement social : faute de vision, une politique synonyme d’échec

La politique municipale du logement social ne fonctionne pas à Paris… Mais il nous a toutefois été proposé de débattre de simple gestion plutôt que de vision correctrice dans une délibération sur le "lancement de l'élaboration du Plan partenarial de gestion de la demande de logement social et d'information des demandeurs".


Plusieurs centaines de milliers de Parisiens attendent un logement social depuis des années. Le taux de rotation dans le parc HLM est très en-deçà de 5%. Les préemptions dispendieuses et les re-conventionnements inutiles continuent de se traduire par toujours plus de ghetto et toujours moins de mixité - avec plus de 70% de logements très sociaux et moins de 30% de logements pour les classes moyennes dans le parc social. Enfin, le fait que cette politique soit pilotée par un adjoint communiste n’arrange probablement pas la situation…


Pendant ce temps, les prix sont exorbitants dans le parc locatif privé. Devant les difficultés à se loger, des milliers de familles et de Parisiens de la classe moyenne fuient chaque année la capitale. Dans notre 8e arrondissement, le marché de l’immobilier est tendu, du fait du nombre élevé des bureaux et des résidences secondaires, ainsi que du taux de vacance élevé.


Pour mieux loger les familles et les Parisiens de la classe moyenne, il faudrait re-conventionner certains logements sociaux PLAI et PLUS en PLS et PLI *. Nous pourrions aussi réserver un quota aux gardiens retraités, aux employés des métiers en tension et en horaires décalés (aides-soignants, infirmiers, hôtels, cafés, restaurants, etc.), à l’instar de la réserve mise en place par la Mairie de Paris pour les agents de la collectivité.


Compte tenu de ces problèmes, débattre du “lancement de l’élaboration du Plan partenarial de gestion de la demande de logement social et d’information des demandeurs” n’était vraiment pas à la hauteur des enjeux... C'est pourquoi j'ai voté "contre" cette délibération.


* Le Prêt Locatif Aidé d’Insertion (PLAI) est réservé aux personnes en situation de grande précarité et en difficultés d’insertion sociale. Le Prêt Locatif à Usage Social (PLUS) est le logement aidé le plus courant en France et s’adresse à un public à faibles ressources. Les Prêt Locatif Social (PLS) et Prêt Locatif Intermédiaire (PLI) s’adressent aux foyers dont les revenus sont trop élevés pour pouvoir accéder aux locations HLM ordinaires, mais trop bas pour pouvoir se loger dans le secteur privé, notamment dans les zones tendues.



Le nouveau Plan vélo doit tenir ses promesses

J'ai profité de l'examen d'une délibération consensuelle sur l'événement "Fête Place aux Vélos" à l'occasion de la "Journée Paris Respire" - en faveur de laquelle j'ai donc voté - pour revenir brièvement sur la politique du vélo menée par la Mairie de Paris.


Nous pouvons tous nous réjouir du retour du vélo à Paris. Néanmoins, les Parisiens attendent toujours des pistes cyclables séparées (de préférence unidirectionnelle), protégées des voitures comme des deux-roues motorisés, et continues. Ils attendent aussi des stationnements ou des parkings sécurisés. Pour leur part, les habitants du 8e arrondissement attendent que soient enfin aménagés les grands axes du boulevard Haussmann et du boulevard Malesherbes, ainsi que la sécurisation des pistes cyclables de la rue de la Pépinière et du boulevard des Batignolles.


C’est pourquoi je forme le vœu que le plan vélo 2021-2026 ne soit pas un nouveau cycle de fausses promesses. Je rappelle qu’il prévoit de créer 130 km de pistes sécurisées, de sécuriser les carrefours, d’augmenter de moitié le nombre d’arceaux d’accroche et de déployer 100 000 nouvelles places de stationnement. Je renouvelle ici mes regrets que, en dépit du serpent de mer d’un “code de la rue”, les cyclistes ne soient pas suffisamment sensibilisés à la condition des piétons et des personnes à mobilité réduite. C'est un enjeu décisif de responsabilité et de civisme.



Usagers de drogues dans le métro : n’oublions pas le volet de la sécurité

Au cours de l'examen d'une délibération sur une convention relative à la présence d'usagers de drogues dans les gares et stations de la RATP, j'ai regretté la philosophie constante qui sous-tend l’action de la mairie de Paris à destination des usagers de drogue. Bien sûr, un toxicomane est d’abord une personne malade et ensuite une personne susceptible de troubler l’ordre public. Mais en refusant systématiquement toute contrainte, l’Hôtel de Ville renonce à véritablement soigner les malades et préserver l’ordre. Cette position n’est plus tenable, comme l’a encore récemment illustré l’échec du projet de centre pour toxicomanes dans le quartier d'Auteuil du 16e arrondissement.


RAPPEL DE MA POSITION SUR LES SALLES DE SHOOT

Je suis opposée à l’installation de salles de shoot dans les zones d’habitation à Paris. Je suis en revanche favorable au recours aux injonctions de soins prévues par la loi pour venir en aide aux personnes ayant malheureusement perdu leur libre-arbitre. Je soutiens la demande faite par Rachida DATI depuis 2020 pour créer des dispositifs médicalisés en structures hospitalières avec une prise en charge globale (médicale, psychiatrique et sociale) pour traiter de façon “exhaustive” les situations complexes des toxicomanes.

Dans le cas d’espèce, je crois donc qu'il faut être en mesure d’enjoindre des soins à ces usagers de drogues présents dans les gares et stations de la RATP.


Compte tenu de ces réserves, je me suis abstenue sur ce projet de délibération.



Plan d’amélioration de l’environnement sonore : la maire du 8e fait la sourde oreille ?

Nous le savons : la réduction des nuisances sonores - quelle qu’en soit la source, l’environnement (par exemple les deux-roues motorisés) ou le voisinage (par exemple les terrasses estivales) - est un enjeu majeur de santé publique et de qualité de vie à Paris.


Nous avions déjà débattu du projet de Plan d’amélioration de l’environnement sonore (PAES) lors de notre conseil d'arrondissement du 28 septembre 2021. J’avais alors voté “pour” et j’avais formulé ou renouvelé plusieurs propositions, notamment l’expérimentation d’un enrobé phonique sur le boulevard Malesherbes et la généralisation des “chartes de qualité de chantier” pour les travaux importants, à l’instar de ceux du 25-27 rue de Constantinople.


Lors de notre conseil d’arrondissement du 30 novembre 2021, j’avais aussi déposé et défendu un vœu pour que la mairie du 8e améliore l'environnement sonore dans l'arrondissement en priorisant les axes sur lesquels nous devons concentrer l'effort de lutte. Sans oublier bien sûr l'expérimentation locale de radars sonores.


Il nous a été proposé de nous positionner à nouveau sur ce projet de PAES après qu’il a été enrichi d’une consultation du public. J'ai exprimé un regret et une satisfaction.

  • Mon regret, c’est que la mairie du 8e arrondissement n’a pas organisé de réunion publique de présentation du PAES, à la différence de plusieurs autres arrondissements parisiens. Une telle réunion aurait pourtant permis d’échanger avec les habitants sur les nuisances sonores qu’ils subissent au quotidien. A moins, bien sûr, que la majorité d'arrondissement ne considère que les habitants du 8e ne sont pas concernés par les nuisances sonores des deux-roues motorisés et des terrasses estivales ?

  • Ma satisfaction, c’est une nouvelle action que le public a proposé d’ajouter au PAES : la mise en place dans chaque arrondissement d’un “Comité local bruit”, qui serait présidé et initié par le maire d’arrondissement, afin de décliner localement les actions du PAES et d’inciter à la concertation des acteurs de proximité. J’y suis personnellement très favorable puisque cette proposition va dans le sens de ce que j'avais moi-même déjà eu l'occasion de proposer. J'espère que la maire du 8e mettra rapidement en place un tel comité.

J'ai enfin profité de mon temps de parole pour me féliciter de l’entrée en vigueur à partir de 2023 du contrôle technique obligatoire bisannuel des deux-roues motorisés : ce contrôle permettra d’améliorer la sécurité routière et la lutte contre les pollutions évitables, tout particulièrement celles émises par de petites cylindrées.


Pour ces différentes raisons, j'ai émis (à nouveau) un avis favorable sur ce projet de délibération.



Il faut des mesures d’urgence pour la sauvegarde de la place de la Concorde !

Si la place de la Concorde est entièrement classée monument historique et se situe sur le site “Rives de Seine” dans le périmètre inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, chacun peut constater que de nombreux éléments architecturaux et patrimoniaux classés sont dans un état de dégradation très préoccupant, voire catastrophique.


La responsabilité de la conservation de la place incombe à la Ville de Paris. Or, cette dernière a décidé de différer après les Jeux Olympiques de 2024 le réaménagement de la place dans le cadre du réaménagement global des Champs-Elysées.


L’Hôtel de Ville manque ainsi à tous ses devoirs les plus élémentaires ! A tel point que les habitants ont dû se résoudre à lancer des pétitions et à interpeller les médias pour essayer de faire bouger les choses. C'est inacceptable.


  1. la réparation des éléments dégradés des balustrades, des colonnes rostrales et du pavage ;

  2. la restauration des fontaines, des guérites, des lampadaires et des statues ;

  3. la protection de la place le temps de l’organisation des Jeux Olympiques.

Enfin, je me suis publiquement interrogée sur l’opportunité de maintenir la tenue d’épreuves olympiques sur la place de la Concorde en 2024. La maire du 8e arrondissement n'a pas voulu se positionner sur ce point.


Malheureusement et en contradiction avec les prises de position publiques de certains d'entre eux, les élus de la majorité ont rejeté mon vœu, se contentant de mettre une nouvelle fois en avant le Budget participatif, qui suffirait selon eux à parer au plus pressé... Conditionner une restauration aussi importante au vote du Budget participatif est choquant !



Révision du plan de circulation dans le quartier Saint-Augustin : où en est-on ?

Une réunion publique d’information avait été organisée en janvier 2022 par la Mairie de Paris afin de présenter le contenu du projet de la démarche “Embellir votre quartier” pour le quartier Saint-Augustin. A cette occasion, des riverains et des parents d’élèves avaient exprimé de très vives réserves sur le projet de révision du plan de circulation, notamment en termes de sécurité des cheminements piétons à proximité des établissements scolaires du secteur. Je pense notamment au report de trafic sur la rue de Monceau du fait du changement de sens de circulation de la rue du Rocher.


Or, depuis, les élus et les habitants du 8e arrondissement n’ont pas été informés de la bonne prise en compte des réserves sécuritaires exprimées en janvier.




Point d’étape sur la saison des “terrasses estivales” dans l’arrondissement

Principale mesure de la réforme du Règlement des étalages et terrasses (RET) en vigueur depuis le 1er juillet 2021, les “terrasses estivales” - nouvelle dénomination des anciennes “terrasses éphémères” - peuvent dorénavant être installées sur l’espace public chaque année pendant 7 mois, du 1er avril au 31 octobre.


A Paris, comme dans le 8e arrondissement, la saison 2022 a ainsi démarré le 1er avril. Les autorisations définitives ont été délivrées par l’Hôtel de Ville, lequel devait préalablement recevoir les avis favorables ou défavorables des Mairies d’arrondissement. Dans le respect des prescriptions édictées par le RET et notamment la tranquillité des riverains, ces terrasses peuvent être installées devant les commerces sur les places de stationnement, les trottoirs, les terre-pleins, les placettes et les rues piétonnes. Afin que ce retour des terrasses estivales ne soit pas synonyme de celui des nuisances aux riverains, la Mairie de Paris s’est engagée à les réguler plus strictement, de sorte qu’elles soient “encadrées”, “esthétiques” et “contrôlées”.


J'ai donc posé une question orale à la maire du 8e arrondissement pour qu'elle nous indique 1/ le nombre d’autorisations définitives délivrées dans l’arrondissement *, 2/ le nombre de demandes d’autorisation rejetées dans l’arrondissement, 3/ le nombre de signalements de nuisances transmis par les riverains via l’application DansMaRue et 4/ les initiatives que la Mairie du 8e arrondissement a prises et compte encore prendre pour préserver un équilibre et une cohabitation harmonieuse entre la vie des riverains et le travail des commerçants au cours des 7 mois d’activité de ces nouvelles “terrasses estivales”.


Dans sa réponse, la maire a précisé que 462 terrasses estivales ont été demandées et 227 acceptées. 53 demandes restent en attente de réponse tandis que 355 verbalisations ont été dressées pour non respect des dimensions autorisées. Aucun conflit de voisinage significatif n'aurait été à ce jour signalé.


* Pour mémoire, 500 “terrasses éphémères” avaient été autorisées en 2021 dans le 8e arrondissement.


Comentários


bottom of page