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[Communiqué] Congé parental partagé : une réforme idéologique et antisociale

Dernière mise à jour : 5 déc. 2018





Catherine Lécuyer

Conseillère de Paris

Secrétaire nationale de l’UMP

en charge de la petite enfance


Paris, le 8 janvier 2014


Congé parental partagé : une réforme idéologique et anti-sociale


L’année 2015 s’annonce décidément bien rude pour les familles françaises...


Deux décrets du 30 décembre dernier mettent en place une nouvelle prestation familiale : la Prestation partagée d’éducation de l’enfant, qui remplace le Complément libre choix d’activité (CLCA), dispositif phare de la branche Famille.


Contre toute logique, ces décrets interviennent en application non pas d’une loi de financement de la sécurité sociale, mais de la loi d’août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, loi idéologique s’il en est.


Principal changement induit : l’obligation de partager le congé parental entre les deux membres du couple, alors même qu’aujourd'hui seuls 4% des bénéficiaires du CLCA sont des hommes.


Or loin des discours officiels, le gouvernement reconnait lui-même qu’il n’y aura probablement pas plus de 10 à 20 % des pères qui pourront partager le congé parental avec leur conjointe.


Et, contrairement à ce que l’idéologie officielle voudrait laisser croire, ce n’est pas là une question de « stéréotypes » plus ou moins conscients...


Tout le monde sait pertinemment qu'il faudra des décennies pour que les pères acceptent de prendre les 12 mois de congé parental qui leur sont réservés, par crainte de nuire à leur travail et donc à l’équilibre financier de la famille.


En attendant, si seule la mère décide de prendre un congé parental - ce qui est très majoritairement le cas aujourd'hui, le congé parental perd son avantage comparatif par rapport aux autres modes de garde. Ainsi, seules les familles monoparentales sont assurées de gagner au change en termes de durée du congé parental.


En outre, cette réduction de fait de la durée du congé parental aura pour conséquence d'accroître la pression sur les modes de garde collectifs ou individuels. Loin des économies escomptées, la réforme risque donc d’aggraver le déficit de la branche famille de la sécurité sociale, sans compter les surcoûts portés les collectivités territoriales.


Comme dans toute réforme, il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ce que l’on voit : de nobles objectifs d’égalité entre les sexes et d’insertion professionnelle des femmes. Ce que l’on ne voit pas : des milliers de familles pénalisées, des coûts démesurés pour les finances publiques, des conséquences néfastes pour les enfants.


Le gouvernement socialiste, comme pour de nombreux sujets, poursuit une vieille lune archaïque... au point d’en oublier la réalité.

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